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Note : la première version de cet article a été écrite en 2015 et est publiée sur LinkedIn ici.
On établit un parallèle entre la réalisation d’un projet et une opération militaire.
Dans les deux cas, il faut :
Définir l’objectif
Coté militaire, on dira par exemple “Détruire tel bâtiment”.
Mais on dit cela car les armes adverses que l’on veut détruire s’y trouvent.
Si on découvre, en cours de mission, que les armes adverses ne s’y trouvent pas :
Changement d’objectif : “Détruire tel autre bâtiment”.
On distingue “but” et “objectif” :
Le but, c’est la destruction des armes adverses.
L’objectif, c’est la destruction du bâtiment où elles se trouvent.
Côté militaire, on aura réalisé au préalable :
Des tâches de renseignement :
Pour connaître dans quel bâtiment se trouvent les armes à détruire.
Mais bien sûr les informations recueillies peuvent être fausses ou périmées (les armes ont été transférées dans un autre bâtiment).
Des tâches de préparation de la mission :
Identification des membres de l’équipe opérationnelle.
Choix du mode d’intervention.
Choix des équipements.
Préparation de la logistique.
Planning et timing prévisionnel.
Analyse de risques.
Plans B.
Côté militaire, au cours de la mission :
Supervision par le poste de commandement :
Il faut pour cela qu’il dispose :
D’informations fiables sur ce qui se passe sur le terrain, afin de pouvoir :
Répondre aux questions
Prendre des décisions
Apporter un soutien opérationnel supplémentaire imprévu mais nécessaire pour le succès de la mission
L’équipe sur le terrain dispose cependant de degrés de liberté dans sa prise de décision :
Adaptation en temps réel à la réalité du terrain
Décisions tactiques appropriés :
Choix des armes, des mouvements, des cibles intermédiaires, …
A ce stade on voit aisément le parallèle :
Objectifs stratégiques, tâches initiales de renseignement, planification
Ce sont les activités amont : product management, études de marché, étude de concurrence, planification
Supervision en cours de réalisation, modification possible des objectifs (globaux ou intermédiaires) :
C’est la gestion de projet.
Modification d’objectif :
Ce sont les changements d’avis du client (petits ou grands) sur ce que doit faire l’application.
Comme pour le côté militaire, certains changements sont acceptables (car toujours réalisables avec l’équipe et les moyens en place), tandis que d’autres ne le sont pas (nécessite plus de moyens, plus de temps, etc.)
Modification du point de départ :
Dans un monde idéal, on va du point A (départ) au point B (arrivée).
On a vu que l’objectif (point B) pouvait changer, mais même les conditions initiales (point A) peuvent changer !
Par exemple, côté militaire, l’équipe devait être parachutée dans une zone sèche, au final la zone de parachutage est marécageuse.
Par exemple, côté développement d’application, le client avait assuré qu’une API était disponible, alors qu’en fait elle ne l’est pas.
Choix tactiques :
Ce sont les décisions prises au fil de l’eau par l’équipe (par exemple Scrum).
Avoir à l’esprit ce parallèle est fécond, car on voit clairement :
Que l’organisation est d’abord et avant tout pragmatique : il faut atteindre le but que l’on s’est fixé, et s’adapter aux circonstances à tout moment.
Que l’opération a nécessité une préparation en amont plus ou moins longue, en fonction de la complexité de la mission : ce n’est pas du tout une bonne idée de commencer les développements tête baissée en mode Scrum sans avoir réfléchi un peu à la façon dont on allait s’y prendre.
Que même si l’équipe opérationnelle est autonome sur le terrain, il est crucial de tenir au courant le management afin que celui-ci prenne des décisions qui s’imposent en étant pleinement informé.
On voit par ce parallèle la pertinence de la démarche agile, et le fait que celle-ci ne dispense pas :
Ni des travaux amont (business analyse, notamment)